dimanche 11 janvier 2009

Tremblay VS Labeaume

Comme dirait l’universitaire : Des chercheurs qui cherchent, on en trouve! Mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche! J’ai parfois l’impression que cette expression va comme un gant au leadership. Les gens qui cherchent le leadership, on en trouve. Mais des gens qui exercent du leadership, on en cherche! On veut des leaders, on cherche des leaders! Mais sait-on vraiment ce que l’on veut ou ce que l'on cherche?

La question m’a semblé encore plus pertinente vendredi de cette semaine alors que j’écoutais l’émission radio, C’est Bien Meilleur Le Matin. René Hommier-Roy y parlait politique avec Nathalie Collard. Entre autres, ils discutaient du leadership du maire Labeaume de Québec, et du non leadership du maire Tremblay de Montréal suite à leur apparition à l’émission spéciale de Tout le monde en parle le 31 décembre dernier. Ayant dernièrement vanté le leadership de l’un (400e de Québec), comme de l’autre (Think positive!), j’ai le crayon qui c’est facilement aiguisé à l’écoute des propos diffusés sur les ondes hertziennes.

À vrai dire, les propos de René Hommier-Roy et Nathalie Collard m’ont fait réaliser que la rencontre des maires Tremblay et Labeaume est une belle démonstration de deux types de leader dont je parle dans mon modèle du leadership. Un modèle dois-je préciser que je présente dans ma conférence Les Pouvoirs d’influence du leadership. Comme le dit si bien l’adage, l’occasion fait le larron. Dans les circonstances, permettez-moi cette pause publicitaire.



Plongeons maintenant dans le vif du sujet et demandons-nous, qu’est-ce qui distingue les maires Tremblay et Labeaume? La principale caractéristique qui les différencie se situe au niveau des canaux de communication; ce que je nomme dans mon modèle, les Forces Affectivocognitives. Pour cette Force Leaderiale, le maire Tremblay a un penchant pour le cognitif alors que le maire Labeaume est plus un affectif. En résumé cela veut dire, vous vous en doutez, que le maire Tremblay est beaucoup plus à l’aise avec les concepts. Pour sa part, le maire Labeaume est quelqu’un qui est plus près de ses émotions (affectif) et donc, beaucoup plus à l’aise dans une discussion à brûle-pourpoint comme c’est souvent le cas à l’émission Tout le monde en parle.

Cognitif ou affectif? Avec ce concept en tête, je vous invite à regarder l’extrait 6 de 8 de l’émission du 31 décembre de Tout le monde en parle; utiliser le lien ci-bas. En particulier, je vous invite à porter attention aux commentaires du maire Tremblay lorsqu’il parle du dossier de la F1 à Montréal ou des violences qui ont eu lieu l'été dernier à Montréal-Nord. Indéniablement, vous remarquerez la profondeur de ses propos. En comparaison, un peu plus loin dans l’entrevue, observez la façon de commenter «la pauvreté dans les villes» par le maire Labeaume. Voyez-vous la différence entre les deux orateurs? C’est l’effet du penchant cognitif. C’est l’impact du cognitif dans la structure des idées et ses effets sur l’attitude et le comportement d’un individu?

Pour voir l’effet du volet affectif, toujours dans l’extrait de Tout le monde en parle, je vous invite à porter attention aux commentaires des maires Labeaume et Tremblay après l’extrait du légendaire but refusé lors du match de hockey Canadien/Nordiques. À ce moment, remarquez-vous que la réaction du maire Labeaume est beaucoup plus affirmée que celle du maire Tremblay? Pourquoi est-ce maintenant au tour du maire Labeaume d’éclipser le maire Tremblay?

Comme mentionné précédemment, être à l’aise dans le feu de l’action, c’est la force de «l’affectif». En contrepartie, la réponse du maire Tremblay a de quoi faire sourire : "Je ne m’attendais pas à me faire poser cette question-là"! Il n’y a pas plus «cognitif» comme réponse. Le «cognitif» est souvent mal à l’aise de parler de ses impressions et de ses sentiments avec des inconnus ou dans un contexte où il ne se sent pas à l’aise. Il est clair que le maire Tremblay n'était pas dans son élément lors de l’enregistrement de l’émission.

Après avoir pris connaissance des Forces Affectivocognitives, on peut se demander si le maire Labeaume est un meilleur leader que le maire Tremblay. Est-ce que le fait d’être plus à l’aise en public fait d’un individu un meilleur leader?

Dans les faits, cela dépend de l’environnement dans lequel l’individu aura à évoluer au jour le jour. Certaines organisations ont besoin d’individus plus «affectif» alors que d’autres ont besoin d’individus plus «cognitif». Par exemple, lequel de l’affectif ou du cognitif a-t-on besoin sur un chantier de construction? Lequel des deux serait le plus approprié dans une entreprise pharmaceutique?

Ce qui est important de ne pas oublier lorsqu’il est question de leadership, c’est que les leaders ont une personnalité. Tout comme les gens qui vont être prêts à les suivre. Et selon le domaine d’activité où les uns comme les autres évoluent, il y a des Forces Leaderiales qui sont souhaitables ou non.

À C’est Bien Meilleur Le Matin, on avançait que la prestance des maires donnait l’impression que le maire Labeaume était le maire de la grande ville et le maire Tremblay celui de la petite ville. Par son tempérament, il est vrai que le maire Labeaume était le candidat idéal pour gérer les activités du 400e de Québec. Le maire Labeaume est un homme de terrain et d’action. Pour ce qui est de Montréal et ses dossiers plus complexes, le maire Tremblay a toutes les aptitudes requises pour mener à terme les défis que sa ville lui propose.

Cela n'est qu'un bref aperçu des Forces Affectivocognitives. Toutefois, une chose est sûre, on ne peut dire qu’un individu a du leadership ou non parce qu’il agit d’une façon ou d’une autre devant une caméra de télévision. Lorsque vient le temps d’évaluer le leadership d’un gestionnaire, il est important de considérer le milieu dans lequel il aura à évoluer. Ce n’est que lorsqu’on a tous les éléments en jeu que l’on peut réellement prétendre faire un duel Tremblay VS Labeaume.

Hyperliens:
C’est bien meilleur le matin : Cliquez ici et choisissez le lien pour l’entrevue à 7h50;
Tout le monde en parle : Cliquez ici. Une fois sur la page vidéo, passez directement à l’extrait 6 de 8.

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